Environnement
Sommes-nous prêts à sacrifier ces trésors de biodiversité aux caprices de certains ?
Actuellement, le volume touristique est globalement adapté à l’offre existante en terme d’accueil et n’impacte pas notablement notre vie au quotidien. Le caractère rural et authentique, la quiétude de nos campagnes seront-ils respectés par un tourisme de masse ?
Des exemples malheureux existent tels que Durbuy, Laroche, Achouffe, un tourisme de masse a rendu invivable, pour ses habitants, ses endroits à l’origine paisibles.
En dépit des affirmations du promoteur, prendrons-nous le risque de subir le même sort?
Pour maintenir à température, dans notre froide région, les logements, jacuzzis et autres piscines, les panneaux photovoltaïques et centrale biomasse pourront-ils compenser les quantités phénoménales de bois (importés ?) sans compter les trop nombreux déplacements en voiture personnelle de cette nouvelle population en transit ?
2016 et 2021 ont montré que nos régions pouvaient aussi connaître des incendies de forêt. Le risque d’incendie d’origine humaine est proportionnel à la présence humaine. Plus de gens : plus de risques. Se promener en forêt est une chose, y résider en est une autre.
Les évènements météorologiques extrêmes, sécheresses et canicules ne feront qu’augmenter les risques.
Comment exclure le risque d’un mégot mal éteint, d’un feu allumé hors des endroits prévus ?
Le projet prévoit au moins une douche par chambre dans les gîtes, des jacuzzi, des piscines, un grand hôtel, un centre wellness,… Avec un nombre important de touristes et d’infrastructures, la consommation serait énorme.
Toute cette eau usée serait-t-elle infiltrée dans le sous-sol ? Rejetée dans l’Ourthe ?
Quelles seraient les conséquences écologiques, hydrologiques et géologiques de ces rejets ?
Les inondations de cet été 2021, dans notre province nous ont montré que l’impensable pouvait avoir lieu. L’urbanisation engendre une imperméabilité des sols, une canalisation des écoulements. Cela participe largement aux phénomènes dont les conséquences catastrophiques sont encore bien présentes dans nos esprits.
Sommes-nous prêts à assumer cette responsabilité ?
Il est démontré que les caractères physiques du sol sont rapidement et définitivement modifiés suite aux passages d’engins de chantiers, camions,…. Les conséquences en sont une moindre perméabilité aux écoulements d’eau de pluie mais aussi aux pénétrations des racines des arbres et des plantes.
La reconstitution des sols met malheureusement plusieurs milliers d’années pour se faire. Acceptez-vous de spolier les générations à venir d’un tel patrimoine ?
La lumière émanant des nombreux gîtes, l’éclairage des parkings et des voiries impacteront la faune. Certaines espèces ont besoin de la pénombre pour se nourrir, chasser, …. mais certaines fuient simplement la lumière nocturne.
La pollution lumineuse est de manière étonnante une des plus graves pour l’environnement. De plus, devrions-nous supporter des paysages largement éclairés ?
La présence de nombreux touristes en vacances, faisant la fête parfois même jusque tard la nuit, dérangera la quiétude des animaux de la forêt. C’est un fait.
Sommes-nous prêts à supporter l’écho dans les vallées avoisinantes des perturbations sonores émises par ces trop nombreux touristes ainsi que le bruit émis par les va-et-vient des nombreuses voitures traversant nos villages, de jour comme de nuit, en semaine et le week-end ?
Le projet de centrale biomasse présente de nombreuses contraintes techniques : taux d’humidité précis du combustible, espace de stockage nécessaire. Produire de l’énergie avec les déchets de bois récoltés sur le site ne serait-il pas utopique ?
Le projet se revendique « plus vert » en termes d’émission de CO2 mais peut-être moins en termes de rejets de particules fines et de métaux lourds !
Une étude d’incidence sur ces rejets de combustion, et sur les éventuels problèmes de santé qu’ils pourraient causer est-elle prévue ? Et ce, malgré les systèmes de filtration des fumées, non efficaces à 100%.